DECLARATION ANCAV-TT – 20 novembre 2014
Un concept et des valeurs. Voilà ce que nous défendons fort de notre vécu, de nos expériences.
Suite à la décision de la Cour Européenne qui demande aux états membres de ne pas octroyer des prestations sociales à des citoyens d’autres états membres, les médias comme nombre de dirigeants politiques ont utilisé le terme de « Tourisme Social » pour qualifier cette décision.
Tout d’abord, il est à remarquer que la Cour Européenne est plus prompte à demander de sanctionner la circulation des personnes et plus particulièrement les plus défavorisées, que la libre circulation des capitaux qui portent beaucoup plus de préjudices aux peuples et aux Etats.
La question des paradis fiscaux au sein même de l’Europe est là pour nous le rappeler.
Au-delà de ce constat, l’utilisation de la notion du tourisme social ne peut que nous scandaliser. En effet, le tourisme social dans notre pays est un
concept qui a pris tout son sens dans le prolongement des grandes orientations et décisions portées par le Conseil National de la Résistance
et plus particulièrement lors de la création des Comités d’Entreprise dont nous fêterons les 70 ans en 2015.
Il s’est construit sur des valeurs fortes qui avaient pour objectif de permettre au plus grand nombre de nos concitoyens de profiter de ce temps privilégié que sont les vacances. Dans une société où se développent les
égoïsmes, l’individualisme il a pour but de permettre que se rencontrent, au cours des vacances, des populations dans la diversité de situations
professionnelles et géographiques.
Le brassage social est un élément déterminant du vivre ensemble, là où le tourisme à but lucratif classe les vacanciers en fonction de leur revenu,
il fait se côtoyer sur un même lieu des salariés et leur famille, des privés d’emploi, des jeunes et des retraités.
Cette mixité sociale interprofessionnelle et intergénérationnelle c’est le socle du tourisme social et solidaire. Il crée de la solidarité, permet la rencontre et la découverte des autres, il s’implique dans le tissu social des territoires, il participe à leur aménagement, crée des dynamiques économiques et sociales dans des zones désertées par le tourisme à but lucratif.
Oui, nous sommes fiers de ce que nous avons
construit, fiers d’être un tourisme au service des
hommes et des territoires.
Alors, ne dévoyons pas cette grande et belle idée d’un tourisme social et solidaire, au service d’un seul objectif : permettre à tous et à toutes et
quelles que soient leurs conditions, de partir en vacances.
N’ajoutons, pas à travers les différents propos de ces jours derniers, de l’exclusion à l’exclusion. Non, le mot social n’est pas un gros mot, il est
dans notre pays porteur des valeurs de la République que sont la Liberté, l’Egalité et la Fraternité.
Tourisme social parce que solidaire, voilà ce que nous défendons, fort de notre vécu, de nos expériences. Ne galvaudons pas ce qui a fait et continuera à faire le socle de notre modèle social. Pour notre part, nous continuons à agir pour que vive et se développe ici et ailleurs le tourisme social et solidaire au service des peuples.
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